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Lennie's,

Tribute to Tristano/Konitz/Marsh
 

Ludovic Ernault, saxophone alto - Pierre Bernier, saxophone ténor

Blaise Chevallier, contrebasse - Ariel Tessier, batterie

Jean-Christophe Kotsiras, piano et composition

Lennie’s c’est la rencontre de cinq musiciens, tous amoureux et passionnés

d’un jazz emblématique mais aussi d’un son, celui des années 50-60.

Particulièrement autour de l’univers de Lennie Tristano,

où le jazz rime avec spontanéité, prise de risque et créativité.

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La voie menée par le pianiste Lennie Tristano dès les années 40, et dans son sillon Warne Marsh et Lee Konitz est une voie nouvelle qui conjugue l’enchevêtrement et la mise en valeur des lignes mélodiques (bien sûr sous l’influence de J.S. Bach) conjuguée avec la puissance du swing et du rythme porté par la section rythmique. C’est cette façon si riche et novatrice de faire sonner la mélodie qui passionne chaque musicien de Lennie’s. Mais rester fidèle à cette tradition est aussi en retenir l’essence et la bousculer ; le défi étant de ne pas tomber dans le copier-coller vide d’intention mais de s’approprier cette manière si subtile de faire chanter l’harmonie, s’en emparer comme matériel de jeu et d’y mêler le chant et la créativité propre à chacun des membres du quintet.

Autant de terrains de jeu qui permettent au quintet d’exploiter les notions d’énergie et d’ouverture, de déborder, à tous les niveaux, les limites d’une musique trop souvent codifiée, mais qui porte en elle tous les germes de la liberté.

Dans le répertoire de Lennie’s, les compositions de J.-C. Kotsiras dialoguent avec des pièces de la main de Tristano et de ses disciples Billy Bauer et Lee Konitz, qui sont arrangées, parfois dérangées, fissurées puis raccommodées, dans un mouvement collectif qui confond hommage et irrévérence. Les arrangements sont ainsi nés de l’exploration par le groupe d’un territoire qu’ils ont d’abord longuement arpenté avant d’en oublier les contours.

Le trio rythmique mené par Jean-Christophe Kotsiras, Blaise Chevallier et Ariel Tessier soutient, propulse, voire bouscule les deux souffleurs Pierre Bernier et Ludovic Ernault qui expriment leur Lennie Tristano intérieur.

Ariel Tessier était l'invité d'Alex Dutilh dans son émission Open Jazz

sur France Musique pour présenter la sortie du premier album

sur le label Soprane Productions le 24 mai 2024.

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Écouter l'album ici :

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Album sur bandcamp

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Écouter l'émission Open Jazz ici :

 

Lennie's, pour l'amour de Tristano

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"Un album sublime"

Alex Dutilh

 

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"Un univers envoûtant où l’émotion (sans pathos) se conjugue à la rigueur

avec une élégance de classe ... Avis aux programmateurs de festivals

et de concerts qui souhaitent sortir des sentiers (re)battus !"

Jean-Louis Lemarchand (Les DNJ)

 

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"Privilégiant le déroulement de la ligne sur la course aux formules,

le quintette prolonge cet art de la fugue des disciples de Lennie Tristano"

Franck Bergerot (Jazz Magazine)

 

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"Lennie's donne à cette école tristanienne une chair et une chaleur nouvelles

qui font de cet enregistrement une belle réussite"

Culture Jazz

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CHRONIQUE DE CONCERT DU 11/09/2022,
extrait du compte-rendu du Festival Comme ça vous chante,

"Sous le jazz, la musique", par Philippe ALEN :

"C’est donc d’une autre oreille, une oreille retournée, qu’après le second concert de l’Ensemble éphémère

(Clarke, Brahms, Schubert, Chostakovitch pour finir), nous avons retrouvé Jean-Christophe Kotsiras en quintet,

avec Lennie’s : Ludovic Ernault (as), Pierre Bernier (ts), Blaise Chevallier (b), Ariel Tessier (dms).

Une formation aussi classique qu’un quatuor à cordes pour un répertoire dû pour moitié à la plume de Kotsiras

et, pour le reste, aux piliers de la première garde tristanienne. Débuter par Anamnèse (Kotsiras), un thème

qui se fait en se défaisant et recourt pour cela à des jeux de miroir, était une façon de montrer que l’histoire du jazz est un réservoir auquel on accède par les plongées successives d’une remémoration toujours à recommencer, plongées qui constituent elles-mêmes les strates de cette histoire. La paire de saxophones, rompue à cet exercice d’ensembles où chatoie le timbre fantôme de leur unisson, donnait le ton par sa mise en place impeccable.

La batterie, elle, prenait l’air à la surface. Loin du retrait exigé par Tristano afin de ne pas briser la linéarité

de l’esthétique mise au point ni d’en contredire la répartition savante des accents, Ariel Tessier a imposé

sa présence de la première à la dernière note, dans un souci hyperréaliste du détail, au risque, pour autant

bien négocié, de la redondance. Le bref Marionette (Billy Bauer) qui suivit jeta un nouvel éclairage sur les possibilités du quintet en dissociant le trio rythmique des souffleurs, lui autorisant sur la voie tracée par le piano des digressions de plus en plus abstraites jusqu’à obtenir un flottement contrôlé de blocs à la dérive qui, loin de cesser au retour

du thème par les saxophones, creusa dans celui-ci des cavernes d’Ali Baba aux scintillantes richesses – dans l’ombre. Shining (Kotsiras) montrait alors comment pouvait se déplacer cet héritage tristanien dans une optique

plus au goût du jour, un jour occupé notamment d’énergie. Non qu’il en manquât en son temps, mais on en mesure d’autant mieux la teneur. La manière dont progressivement le ténor enfla tout en l’espaçant son discours

au gré des montagnes russes d’un thème qui lui-même relançait habilement les dés. Avec une batterie vivante

pour animer les ensembles, jouant des nuances des cymbales, ponctuant de roulements de caisse claire

les nombreuses relances au pied du col, un piano plus attaché à commenter qu’à un discret comping,

une contrebasse fermement assise, ronflant d’aise, le ténor pouvait donner à un discours réfléchi une orientation parfaitement contemporaine, et à mesure qu’il distillait ses notes, la rythmique occupait, profuse, épanouie,

tout l’espace. Le même trio introduisit longuement It’s you (Konitz) avant que le duo de tête ne rejoigne le piano

dans son exposé du thème, formulé enfin explicitement et repris plus tard à trois voix, décalé, en canon, lorsque

le piano les eut rejoints. Entrer dans le détail permettrait peut-être de restituer les constructions savantes

des arrangements, à l’œuvre tout au long, dans les dialogues dilacérés et leur reprise de Wow ! (Tristano),

les allers-retours concertants d’Emelia (Kotsiras) que l’on venait d’entendre à quatre mains (par HasinAkis),

la suave rêverie à deux saxes en prélude au feu d’artifice de Palo Alto avec son duo basse-batterie à découvert

où Tessier lâche ses coups accompagné d’un Chevallier puissant, impavide. En revanche il fallait être là pour se

réjouir de partager avec Kent Carter soi-même son approbation, l’œil brillant, l’engagement de Blaise Chevallier.

Avec un gros son, il avait une façon à lui d’assurer un drive de remorqueur tout en faisant chanter sa contrebasse dans le creux des vagues qui peut-être atteignait des secrets enfouis.

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Chaque pièce, à sa façon, illustrait la tension entre ordre et désordre – à condition d’entendre par « désordre »

le simple empilement d’ordres de raisons différentes, lesquels peuvent assurément en se croisant se rejoindre. Proposé pour clore un concert qui se prolongera néanmoins par le Me and you de Lenny Popkin, c’est un titre de

Lee Konitz qui l’illustrera, celui-là même qui donne son nom au quintet : Lennie’s. La scansion martiale qui n’est pas sans rappeler celle qui généralement introduit Cherokee, se poursuivra sans fléchir jusqu’au bout d’un long périple

au cours duquel piano, basse relaieront la batterie pour lui faire une fois encore, émergée, enfouie, toujours active, revêtir des aspects ou des fonctions divers. Libérer fûts et baguettes, ancrer le thème, appeler de forts contretemps sous le soliste et ouvrir par là de nouveaux espaces émancipés – dans lesquels le piano pourra, surprise,

être amené à jouer « cubain » à la suite d’un solo d’alto qui aura poussé du coude les barres de mesure ! –

une façon de réinterpréter la création de lignes de fuites propre aux tristaniens : par la polyphonie et l’usage

des accents. À cet égard, il n’est pas indifférent que ce soit un pianiste des plus rigoureux, voire « sévère »,

qui ait le premier frayé les voies d’un jazz qu’on pourrait qualifier de « free ». Et c’est là, au-delà des évidences –

la formation du quintet et l’obédience west-coast des saxophonistes –, ce qui, plus profondément peut-être,

révèle la vraie raison d’être de Lennie’s : trouver une actualité, en 2022, à cette « école ». Ce Lennie’s enflammé est

la preuve qu’il y a encore bien des choses à soutirer d’une musique qui fut en son temps qualifiée de « fraîche »,

tout en restant fidèle à ses principes directeurs."

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